28 mars 2012

Sous le signe d'Euterpe


Ce vendredi 6 mai 2011, c'est l'enterrement de mon cousin germain Xavier Calvet.

Dans sa vie active, il a d'abord été aide familial chez son père Henri puis à la mort de celui ci il devint tout naturellement exploitant agricole pour son propre compte jusqu'à la retraite. Mais à coté de cela, il a surtout vécu pour sa Passion de la Musique.
Très tôt il a commencé à jouer de la trompette. Quand il est venu en vacances à Noisy-les-Bains chez ses tantes Emilienne et Jeannette (les soeurs de sa mère Berthe), mon père Louis (mari de Jeannette) voyant qu'il était doué pour la musique, lui a fait donné quelques cours par Monsieur Charles Corroy, trompettiste puis Chef d'orchestre de la Société Philharmonique de Mostaganem. Quelques années plus tard Xavier est revenu nous voir à Noisy lors de son Voyage de Noce pour nous présenter Reine, l'Amour de sa vie.

Il a longtemps joué dans un orchestre local pour charmer de sa trompette tous les villages environnant, puis il est entré à "La Lyre Bitteroise" qu'il a servi avec fidélité et assiduité jusqu'à ce que la maladie le terrasse.

Jusqu'à 81 ans passé il n'a jamais quitté sa Trompette.

Maintenant il entre à l'église pour la dernière fois, il est accueilli par tous ses amis de la Lyre qui jouent une magnifique mélodie grave et circonstancielle.
Tout le long de la Messe, la Chorale (Reine en est membre), guidée par Monsieur Brandély, alterne ses Cantiques avec les morceaux de Musique Classique de la Lyre.
Vers la fin de l'Office, Michèle (sa fille aînée) nous fait entendre un CD, c'est l'Avé Maria de Schubert interprété en solo par Xavier; l'émotion est à son comble.

Avant de partir, Michèle remet un autre CD (piano et orchestre) que tout le monde écoute avec recueillement. L'orchestre philharmonique lui fait un dernier Adieu à sa sortie de l'Eglise.

Maintenant nous allons en cortège au cimetière et la nature semble prendre la relève.
A hauteur des écoles une bande de martinets passe à grande vitesse en rangs serrés en faisant entendre des cris stridents. Cela me fait penser à ces pilotes qui passent avec leurs avions de chasse à basse altitude au dessus d'une cérémonie funèbre pour rendre un dernier hommage à l'un des leurs tombé en mission.
A l'approche du cimetière des rossignols s'égosillent en trilles qui masquent les cris rauques des guêpiers (chasseurs d'Afrique), un peu plus loin, un verdier se manifeste, instinctivement je lève la tête car quand un verdier chante de cette façon, c'est qu'il est toujours au faîte d'un arbre. Je ne le vois pas à cause de mon handicap (je suis complètement borgne), mais j'aperçois au sommet d'un cyprès un tourterelle qui nous regarde passer.

A la mise au tombeau, c'est le silence complet.



La Musique a besoin du silence pour se sublimer.